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V

l’église pacificatrice


Cet ordre fut presque réalisé au moyen âge, pour l’Europe. C’est ce que M. de Maistre nomma « le miracle de la monarchie européenne ». Ce fut l’œuvre magnifique de l’Eglise. On comprend qu’un Albert le Grand puisse imaginer « la République chrétienne unie ». Alors il y a la chrétienté. De nombreux conciles se proposent de pacifier, entre autres celui de Soissons en 1033. Les guerres qu’elle ne peut empêcher, les guerres nécessaires, l’Eglise les humanise par la noble institution de la Chevalerie. Elle prescrit la paix de Dieu. Un peu partout, on forme des ligues pour le maintien de la paix. On va jusqu’à recruter des milices paciaires. Pas une assemblée chrétienne, reconnaît lui-même M. Lavisse, « qui ne fût alors une assemblée de paix ». Le pape Sylvestre II, au onzième siècle, propose une organisation politique internationale « pour permettre aux hommes de jouir des biens du Seigneur et pour éviter les soupçons, les jalou-