sies et les guerres qui en sont la conséquence ». Ne cédant rien du spirituel au temporel, moine ou pape, l’énergique Hildebrand est aussi un grand pacificateur. Puis c’est Innocent III, « obligé, dit-il, non seulement de prêcher la paix aux fils de la paix sur qui, comme l’affirme l’Évangile, repose notre paix, nous sommes encore obligé de rechercher la paix et de faire régner la paix ». C’est aussi, nous dit M. Frédéric Duval :
« Grégoire IX, qui excommunie à plusieurs reprises Frédéric II…, Boniface VIII, qui ordonne à Philippe le Bel de respecter la trêve conclue avec l’Angleterre, Jean XXII…, qui écrit à Philippe V, roi de France, ces lignes importantes : « A coup sûr, mon fils, si vous réfléchissez avec quelque attention aux événements que peut réserver l’avenir, vous ne sauriez désapprouver ni trouver préjudiciable, pour vous-même et pour votre royaume, l’exercice du droit qui appartient au Siège apostolique d’imposer des trêves. » Eugène IV, dans une bulle adressée à toute la chrétienté pour l’adjurer de se lever tout entière contre le Croissant, soutient d’ailleurs la même thèse : « Et afin, dit-il, que rien, du côté de la chrétienté, ne mette d’entraves à la sainte entreprise, le pape veut et ordonne, en vertu de l’autorité qu’il tient du Tout-Puissant, que le monde chrétien soit en paix ; les prélats et dignitaires de l’Église sont autorisés à s’entremettre pour apaiser les querelles et faire régner la paix, ceux qui s’y refuseraient devront tout au moins consentira un armistice et l’observer rigoureusement. Les contrevenants seront frappés de l’excommunication, si ce sont des individus, et de l’interdit, si ce sont des communautés entières. » Ces sortes d’interventions, dont on pourrait multiplier les exemples et qui mettaient les papes dans la nécessité d’user de toutes les armes spirituelles dont ils pouvaient disposer, se font de plus en plus rares à mesure
