Page:Deherme - Le Pouvoir social des femmes.djvu/51

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Nous avons à reconstituer la société française. L’Église n’y peut suffire seule, puisqu’elle n’a pu défendre et garder seule. Elle n’a pu prévoir ni arrêter le funeste épanouissement des divagations métaphysiques et des négations révolutionnaires. D’autre part, on ne peut rien sans elle. On n’édifie que sur des assises.

On connaît mal le positivisme. La synthèse du savoir humain aboutit à une vraie religion qui a pour fin — comme toute religion — la subordination des instincts égoïstes aux impulsions altruistes, de la personnalité à la sociabilité, de ce qui passe à ce qui dure, du détail à l’ensemble, de la raison et de l’activité au sentiment. C’est Comte qui a dit : « La foi est la plus grande vertu sociale. »

A le bien prendre, le positivisme n’est qu’un catholicisme qui se connaît. Un digne prêtre m’écrivait dernièrement qu’on ne peut être catholique « qu’au nom de la vérité intrinsèque, littérale, absolue et intangible de la Révélation ». Il n’importe si, en construisant le « royaume de Dieu », le croyant réalise l’ordre humain ! Dieu n’a pu vouloir que l’ordre et la plus grande Humanité. C’est blasphémer que de supposer qu’en s’élevant l’homme n’obéit pas à Dieu. Pour le social, catholiques et positivistes ont donc le même principe : l’amour ; la même base : l’ordre ; le même but : le progrès.

Auguste Comte a conçu le positivisme comme le développement du catholicisme. Pour lui. Dieu est la seule réponse raisonnable à toutes les questions de cause et d’origine. Il condamne le maté-