Page:Deherme - Le Pouvoir social des femmes.djvu/53

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la liberté humaine, c’à été, précisément, la distinction du temporel et du spirituel.

« L’art de gouverner les États, a écrit un vigoureux penseur catholique, M. J. Coquille, serait le dernier des arts, s’il se réduisait pour les princes à faire ce qu’ils veulent ; les enfants rêvent cela avant l’âge de raison, L’Église est le refuge des nations, par ses dogmes et par sa morale, elle les délivre de la toute-puissance humaine. Elle assure aux individus la possession d’eux-mêmes, en mettant dans leur cœur et dans leur esprit une loi toute divine, barrière infranchissable à la tyrannie et au sophisme. »

On constate trois états sucessifs de l’esprit humain : théologique, métaphysique, positif. L’état métaphysique, essentiellement critique, négatif, destructif, est transitoire. Mais c’est ce ferment d’anarchie qui prédomine aujourd’hui. C’est par lui que l’Eglise est persécutée, que la France est déchirée. Or, à ceux qu’agite le tourment métaphysique et qui s’interrogent vainement sur les origines et les causes, au lieu de s’en tenir aux rapports, aux lois, seuls accessibles à l’intelligence humaine et seuls utiles à connaître, le positivisme assure qu’il n’y a qu’une réponse qui les puisse satisfaire et qui convienne : Dieu, créateur et dispensateur de toutes choses. Il va plus loin : Aux croyants incomplets qui écartent Dieu des affaires terrestres, il recommande la seule doctrine qui les puisse rallier : le catholicisme. Il ne s’adresse donc qu’à ceux qui ont déjà franchi, définitivement, l’étape métaphysique, et pour les rallier, les relier, les régler, leur inspirer un res-