Page:Deherme - Le Pouvoir social des femmes.djvu/57

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On objecte : « Si le positivisme prenait force de vie et s’opposait nettement à la religion romaine… » Si ?… Oui. Mais, précisément, il ne saurait s’opposer. Nous sommes Français, et les fils reconnaissants de l’Église. Et plus tard dans des siècles ?… C’est lointain. Eh bien ! allons plus loin encore, si l’on veut, pour ne pas donner l’apparence d’esquiver une difficulté. Dans l’avenir le plus lointain qu’on puisse imaginer, le positivisme ne s’opposera pas au catholicisme, puisqu’il ne peut et ne veut que le continuer. Mais il faudra que l’un finisse par absorber l’autre, objectera-t-on encore ? Pourquoi ? Des religions ne sont pas des armées en bataille, des partis qui ne peuvent s’élever que sur la ruine des autres. Ce sont les étapes de l’Humanité. Aucune ne disparaît. Le fétichisme et le paganisme, par exemple, dans ce qu’ils avaient d’essentiel, ont plutôt été revivifiés par le christianisme. Le théologisme même n’est pas près de s’éteindre, et sa forme de plus haute civilisation est le catholicisme.

On voit déjà tout ce que l’Église peut gagner à l’alliance tacite du positivisme organisé. Il y a mieux.

La politique positive cherche à rétablir toutes les conditions morales du catholicisme, qui sont les conditions vitales de la société française. S’il va plus loin que le Décalogue, d’abord il en retient tout. Il ne fait qu’y ajouter. Il veut organiser l’opinion publique pour créer une atmosphère sociale vivifiante et purifiante. Il condamne le divorce comme une rétrogradation vicieuse sur