Page:Deherme - Le Pouvoir social des femmes.djvu/60

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institutions : il supprime ainsi le dogme du purgatoire, le culte de la Vierge et des saints, le régime de la confession, et dénature le mystérieux sacrement qui fournissait au cœurs occidentaux un sublime résumé de toute leur religion. »

Et ailleurs :

« Tout l’effort essentiel de réformation, dont l’organisme catholique était vraiment susceptible sans se dénaturer, avait déjà été, trois siècles auparavant, convenablement tenté, et bientôt épuisé, par la double institution, intellectuelle et politique, des Franciscains et des Dominicains. »

Ainsi, le protestantisme n’obtint aucun succès parmi les populations latines de plus haute civilisation. Luther est une sorte de barbare, un hérésiarque attardé. Mais s’il réussit, néanmoins, c’est qu’il vint à l’heure propice où l’Église ne pouvait plus maintenir assez la bienfaisante influence du spirituel sur le temporel. Le protestantisme ne fera que précipiter cette funeste déchéance.

Le protestantisme est purement critique et négatif. Toute notre anarchie en émane, et toutes nos folies.

Le culte de l’incompétence, par quoi M. Émile Faguet caractérise la démocratie électorale, y a son origine. Car le protestantisme, nous dit Comte, « accorde à chacun la décision suprême des questions religieuses, sans s’assujettir davantage aux conditions de compétence qu’à l’autorité des anté-