Page:Deherme - Le Pouvoir social des femmes.djvu/62

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" La constitution d’un peuple est toujours coutumière, dit M. J. Coquille, et plus elle est coutumière, plus elle est naturelle. Quand les lois, au lieu de s’attacher aux choses de police et de sécurité publique, prétendent régler la religion, la famille et la propriété, elles les ébranlent. Ces trois choses fleurissent surtout en l’absence des lois, parce qu’elles vivent d’elles-mêmes et se défendent toutes seules. La nature, qui agit par le temps, les fortifie et les enracine. La coutume est une plante qui croît lentement, disait lord Chatam. »

De toutes manières, le protestantisme vise toujours à une façon de théocratie. C’est Auguste Comte encore qui a fait remarquer que « le célibat des prêtres rend la pure théocratie radicalement impossible, en garantissant d’une manière plus spéciale, à tous les rangs sociaux, le légitime accès des dignités sacerdotales ». Là aussi, la prétendue Réforme favorisa donc le retour à la théocratie. Enfin, il reste à déplorer son « anarchique rétrogradation relative au divorce et tendant même à la réhabilitation dogmatique de la polygamie ».

L’absurdité intégrale, je veux dire le dogme absolu et indéfini du libre examen individuel, n’a pas que des conséquences sociales ; la personnalité en subit aussi, directement, les effets désastreux.

"La preuve de la nécessité d’une autorité, dit de Bonald, se tire des extravagances, des variations, des oppositions des systèmes inventés par la raison humaine. "

Les protestants, d’ensemble, vont naturelle-