Page:Deherme - Le Pouvoir social des femmes.djvu/67

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tions, a fait de plus en plus ; c’est ce que beaucoup trop de ses disciples ont fait de moins en moins, — pour aboutir à l’anticléricalisme irréligieux, honnête encore peut-être, mais d’autant plus imbécile, d’un Gambetta et d’un Ferry. L’imbécillité se décèle assez maintenant par les résultats auxquels nous assistons, les funestes conséquences d’une anarchie croissante. Et ce fut une bien fâcheuse déviation du positivisme. « On ne détruit que ce qu’on remplace », ne cessait de rappeler Comte : nos politiciens se sont acharnés à détruire avant d’avoir rien remplacé, et de soi-disant positivistes y applaudissent. A. Comte a bien montré aussi qu’il n’y a pas de société sans gouvernement spirituel et temporel. C’était condamner l’anticléricalisme sous toutes ses formes. Pas de religion sans prêtres, et pas de société sans religion. Et celle qui est, d’abord, non celle qu’on imagine. Le positivisme est avant tout positif. Les disciples de Littré sont même allés, logiquement d’ailleurs, jusqu’à l’antichristianisme déclaré. Ils participèrent ainsi, à « la révolte de la raison individuelle contre l’ensemble des antécédents humains », si vigoureusement dénoncé par Comte. En subtils matérialistes, mais en médiocres positivistes, ils méconnurent la méthode positive. « Les entretiens do Socrate et les dialogues de Platon, a-t-on dit, font oublier les paraboles de Jésus. » Pour un intellectuel, peut-être, dans sa bibliothèque, non pour l’Humanité. Dissipons les nuées dans lesquelles se complaît l'orgueil cérébral, laissons les livres, comparons,