Page:Deherme - Le Pouvoir social des femmes.djvu/68

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à leur apogée, les civilisations grecque, romaine et la civilisation française. D’un côté les ilotes, l’esclavage, toutes les prostitutions, le cirque (en moyenne, d’après Laurentie, 30 000 vies humaines sacrifiées par an, pour le plaisir) ; de l’autre, l’admirable institution de la Chevalerie, les écoles gratuites, les hospices, la sainte folie de la charité chrétienne, le culte de la Vierge Marie. Et cela met fin à un débat oiseux.

Quant à prétendre élever la mythologie au même rang que les Ecritures saintes, et même à un rang supérieur, c’est pour le moins paradoxal. Rappelons-nous ce que savaient en penser et dire les apologistes du deuxième siècle ’. Lisez Tatien : " Pourquoi, du moment que tu es Grec, t’irriter contre ton enfant si, à l'imitation de Jupiter, il te tend des embûches et te prend ton épouse ? Pourquoi le considérer comme un ennemi et honorer quelqu’un qui lui ressemble ? Et de même, pourquoi reprocher à ton épouse sa conduite déréglée si tu élèves des temples à Aphrodite ? »

Et Aristide :

" Lorsque les Grecs firent des lois, ils n’ont pas vu que par elles ils condamnaient leurs dieux. Car si leurs lois sont justes, leurs dieux sont criminels. N’ont-ils pas transgressé les lois en se tuant les uns les autres, en pratiquant la magie et l’adultère, en pillant et volant, en dormant auprès des hommes, pour ne point parler de leurs autres actions ? »

Et saint Justin :

1. Cités par 0. Habert, la Religion de la Grèce antique.