Page:Deherme - Le Pouvoir social des femmes.djvu/69

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

CE QUI UNIFIE

« Nous adorons Jésus-Christ. Lui, du moins, nous savons que la passion impure ne l’a jamais poussé vers Antiope ou d’autres femmes, ni vers Ganymède ; jamais il n’a été délivré, grâce à l’intervention secourable de Téthys, par le géant aux cent bras... Ceux qui croient de pareilles fables, eh bien, nous les plaignons !

» 

Le paganisme, d’ailleurs, parles mystes et les orphiques, s’était peu à peu spiritualisé. Beaucoup de polythéistes, plus ou moins philosophes, devinrent ainsi dignes d’être chrétiens. C’est alors que Jésus apparut au monde pour que Paul de Tarse enseignât les Gentils. Et désormais les Barbares peuvent venir : ils ne trouveront pas que la pourriture du paganisme où se vautrer, mais la source fraîche et pure où se désaltérer et se régénérer. Eux aussi, même dans le fracas des batailles, la soûlerie du meurtre et de l’orgie, entendront la Parole de vie.

Certes, la cité antique fut belle. Comme l’enfance. Mais tout ce qu’elle eut d’humainement bon fut incorporé par la société chrétienne, et agrandi, purifié. L’Eglise n’a qu’à gagner à cette confrontation. Et elle en est si certaine que jamais les anciens philosophes n’ont été tant cités qu’au moyen âge. N’est-ce pas, d’ailleurs, par la vigilance et le labeur opiniâtre des moines des premiers siècles que nous a été conservé et transmis tout ce qui, là-dessus, satisfait notre curiosité sympathique, voire même notre simple dilettantisme ?


Dans leur frénésie de paradoxes antichrétiens,