Page:Deherme - Le Pouvoir social des femmes.djvu/71

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famine. C’est l’exploitation féroce, — jusqu’au sang. Le docteur Kuwada a pu dire : « Le traitement des jeunes filles dans les usines du Japon est une honte pour l’Humanité. » Les révélations qui nous ont été faites dépassent en horreur ce que nous savons de l’exploitation, de l’assassinat industriel des femmes et des enfants en Angleterre, au début du siècle dernier.

Enfin, les journaux nous informent que, sur les vingt-quatre socialistes qui ont été condamnés à mort, — sous un prétexte fallacieux, en réalité pour délit d’opinion, — dix, parmi lesquels une femme, viennent d’être exécutés. Au cours de ce procès, deux avocats en renom, Homai et Uzewa, ont été menacés d’exécution immédiate s’ils persistaient à se charger de la défense. J’imagine que, là-bas, Homai, surtout si de pharmacien il s’est fait avocat, doit apprécier comme il sied l’assertion de M. Lafcadio Hearn : « Le Japon n’a rien absolument à gagner, soit moralement, soit autrement, mais fort à perdre, par une conversion au christianisme. »

Sans doute, les peuples ne se soutiennent que par leurs vertus. Les Japonais ont les leurs. Aussi les Chinois.

Les Japonais font hara-kiri sans rechigner, et ce sont d’énergiques guerriers, qui ne reculent pas devant la souffrance ni la mort. Mais ils en font encore meilleur marché pour les autres.

La constitution de la famille chinoise est admirable pour sa discipline, la continuité, la solidarité, l’éducation sociale qu’elle dispense, la vénéra-