Page:Deherme - Le Pouvoir social des femmes.djvu/73

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une intelligence de cette envergure, un tel sectarisme surprend, — presque douloureusement. Ah ! que le cerveau, même le plus lumineux, s’obscurcit aisément s’il n’est toujours réchauffé, animé par le cœur...

Le zèle théologiste des missionnaires est parfois inopportun et imprudent. Soit. Il est moins dangereux, en tout cas, pour l’influence française et la tranquillité de l’Europe, que la rapacité féroce de certains trafiquants, le i’menfichisme des fonctionnaires jouisseurs, végétatifs, ou arrivistes, et la stupidité sans fond des commis-voyageurs de la franc-maçonnerie, instituteurs ou autres. Ceux qui, ayant pu se rendre compte sur place, nous assurent néanmoins que seule la racaille fréquente les écoles et les églises des Missions, ils manifestent ainsi la force d’observation et la pénétration psychologique d’un reporter de journal radical-socialiste faisant le tour du monde en quatre-vingts numéros.

Pour rompre avec le passé de sa race, oser affronter l’opinion publique, se charger de mépris et de colères, il faut bien être taré de quelque manière. Mais l’amour chrétien a toujours su utiliser ces tares. De l’atavisme meurtrier, il fait de l’héroïsme ; de l’hystérie, du bouillonnement excessif des passions, il fait de la sainteté ; de l’orgueil du scandale non conformiste, il fait du génie précurseur. Jésus aussi se faisait suivre par la racaille de Judée. L’Eglise a pieusement continué la tradition de pitié et d’amour. Racaille ? Le mérite est d’autant plus grand d’en tirer, comme à Tien-Tsin,