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nale, en 1876 et en 1877, à la Chambre des députés, en 1879, enfin, à la présidence de la République.

M. Jules Grévy a conquis un rang distingué au barreau de Paris. Il a été placé par ses confrères à la tête de l’ordre, et il est un des bâtonniers dont le souvenir reste vivant au Palais. Ce n’est pas du premier coup néanmoins qu’il est arrivé à la célébrité. Après le 2 Décembre, les clients se sont éloignés de lui, persuadés que la magistrature ne pouvait voir d’un œil favorable l’avocat qui portait le deuil de la liberté. Mais cette impression ne fut pas de longue durée, et bientôt M. Jules Grévy prit sa place parmi les maîtres du barreau.

Un de ses confrères a tracé de lui un portrait à la plume qui est bien ressemblant. « Il plaide, a-t-il dit, avec une simplicité extraordinaire, sans faste, presque sans bruit, comme un homme qui ne s’attache qu’au raisonnement, et ne fait aucun cas du reste. Il parle d’une voix claire, nette, peut-être un peu molle, contraste singulier avec le nerf de sa dialectique ; mais, sous cette parole négligée et comme flottante, on sent bien vite une argumentation de premier ordre. »