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Page:Delabrousse - Jules Grévy, 1882.djvu/9

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les points. De bonne heure il a jugé les grandes figures et les grands événements de cette tempête avec autant de sang-froid et de sagacité que si lui-même se fût trouvé en plein calme et à la distance historique voulue pour être sûr de son jugement. »

Nul doute que les enseignements paternels n’aient été pour beaucoup dans cette direction d’esprit. Comment le jeune élève du collège de Poligny aurait-il négligé de pénétrer les causes de cette grande révolution politique et sociale qui avait fait des serfs du mont Jura des hommes libres, que son père avait défendue contre les soldats de la coalition et à laquelle il restait inébranlablement attaché ? Le respect du droit, l’amour raisonné et profond de la République, voilà les forces qui ont soutenu M. Jules Grévy dans toute sa carrière. Elles ont fait l’admirable unité de sa vie.

Tel il était en 1839, lorsqu’il défendait devant la cour des pairs Philippet et Quignot, accusés, comme Barbès et Martin Bernard, d’avoir pris part à l’insurrection du 12 mai, tel on le retrouve après 1848, à l’Assemblée constituante et à l’Assemblée législative, en 1868, au Corps législatif impérial, en 1871, à l’Assemblée natio-