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Page:Delabrousse - Jules Grévy, 1882.djvu/18

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partis furent d’accord pour porter M. Grévy à la présidence. Le représentant du Jura occupa le fauteuil sans interruption jusqu’au 1er avril 1873. Ce n’était pas chose facile que de diriger les débats d’une assemblée profondément divisée, où bouillonnaient d’ardentes passions, sur laquelle les événements du dehors avaient une action extraordinaire. Quand M. Grévy fut élu président, les préliminaires de paix allaient être votés, l’Alsace et une partie de la Lorraine allaient être arrachées à la France. Puis vint l’insurrection du 18 mars, suivie des tentatives de restauration monarchique. Pour faire régner l’ordre dans les discussions de cette assemblée de sept cent cinquante membres, il fallait un jugement sûr, un coup d’œil prompt, beaucoup de tact et beaucoup de fermeté. Ces qualités, M. Jules Grévy les possédait à un haut degré. Plus d’une fois, pendant la lutte contre la Commune, alors que le bruit du canon arrivait jusqu’à la salle des séances de l’Assemblée, son attitude décidée et la gravité de son langage suffirent pour apaiser les plus grands tumultes.

Nous citerons, entre autres incidents, celui qui amena la démission de M. Victor Hugo. C’était à Bordeaux. Bien que Garibaldi eût résigné,