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Page:Delabrousse - Jules Grévy, 1882.djvu/33

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des projets de réorganisation judiciaire. « La magistrature, aurait-il dit au temps où il présidait la Chambre, la magistrature est comme un tonneau de vinaigre. Vous avez beau y ajouter du vin de bonne qualité, ce qui en sort est toujours du vinaigre. »

M. Jules Grévy ne s’entretient pas seulement de politique et d’histoire avec ses interlocuteurs, mais aussi de littérature. Il connaît à fond la littérature de notre pays et même celle des peuples étrangers ; il récite admirablement les vers, surtout les fables de La Fontaine ; enfin le portrait qu’il a tracé de Berryer, en parlant devant le cercueil du grand avocat, montre qu’il a toutes les qualités de l’écrivain, et qu’il eût brillé dans les lettres s’il n’eût été une des illustrations du barreau.

On a quelquefois comparé le président Grévy au roi Louis-Philippe, non seulement pour la finesse, mais aussi pour l’art de faire triompher son opinion dans les Chambres, tout en paraissant étranger aux luttes des partis. Cette comparaison, qui est un reproche, nous semble en tout cas exagérée. Dans les Chambres de la monarchie de Juillet, il y avait le parti du roi, et le système représentatif était faussé bien long-