Page:Delabrousse - Jules Grévy, 1882.djvu/34

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temps temps avant le 24 février 1848. Nous cherchons vainement aujourd’hui, dans la Chambre des députés et dans le Sénat, un parti du président, et nous ne voyons pas que le régime constitutionnel ait été perverti sous l’influence d’un pouvoir personnel et irresponsable.

Mais il est un point de ressemblance entre le roi Louis-Philippe et M. Grévy. « Avant de signer une sentence de mort, dit M. Cousin, il (Louis-Philippe) se livrait aux recherches les plus minutieuses pour découvrir quelque endroit par où il pût exercer, avec quelque apparence de raison, le droit de grâce. Dans son conseil, il plaidait la cause de ses assassins. » M. Jules Grévy n’a point eu à plaider la cause de ses assassins, car jamais un poignard n’a été dirigé contre sa poitrine. Mais depuis qu’il occupe la magistrature qui donne le droit de faire grâce, il cherche avec soin dans les dossiers tous les motifs d’atténuation. On lui a même reproché d’avoir aboli en fait la peine de mort, tant les exécutions capitales sont rares sous sa présidence. Admettons que M. Jules Grévy ait voulu, en laissant le bourreau inoccupé, prouver qu’on pouvait se passer de l’échafaud ; où serait le mal ? On n’a jamais