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JOURNAL D’EUGÈNE DELACROIX.


Vendredi 2 mars. — Promenade avec M. Hay. Dîné chez lui.

Le pied de côté dans l’étrier quelquefois.

Le drapeau dans son étui, et planté devant la tente.

La plaine, et la tribu rangée fuyant vers le sud. — Devant, demi-douzaine de cavaliers dans la fumée. Un homme plus en avant : burnous bleu très foncé. — En avant, nous tournant le dos, la ligne de nos soldats précédée du kaïd et des drapeaux.

La course de cinq ou six cavaliers. — Le jeune homme tête nue, cafetan vert pisseux. — Le presque nègre, bonnet pointu, cafetan bleu.

Les hommes éclairés sur le bord de côté. L’ombre des objets blancs très reflétée en bleu. Le rouge des selles et du turban presque noir.

Au passage du gué, les hommes grimpant, le cheval blanc de côté.

5 mars 1832. — 1er jour. Ahïn-El-Daliah. Parti à une heure de Tanger[1].

L’arrivée au campement. Montagnes sauvages et noires à droite, le soleil au-dessus. Marchant dans des broussailles de palmiers nains et des pierres ; toute la tribu rangée à gauche, couronnant la hau-

  1. « Nous partons après-demain pour Mequinez, où est l’empereur, écrit Delacroix à Fr. Villot ; il nous fera toutes sortes de galanteries mauresques pour notre réception, courses de chevaux, coups de fusil, etc. La saison nous favorise, nous avons craint les pluies, mais il paraît que le plus fort est passé. » (Corresp., t. I, p. 179.)