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Le toit et le mur étaient une basalte (ibid. p. 91). Enfin on ne remarque aucune altération dans les roches sur lesquelles reposent les basaltes de l’Allemagne…

Nous pouvons donner des réponses satisfaisantes à toutes ces objections. On n’observe également aucune altération sensible dans les matières sur lesquelles reposent les laves que nous voyons couler. C’est un fait incontestable.

L’explication de ce singulier phénomène est fournie par les belles expériences de Hall. Il a exposé de la craie et d’autres substances à un assez haut degré de chaleur, dans des appareils où il pouvait exercer sur elles de fortes compressions ; ces substances ont conservé leur état pierreux ou bitumineux. La même chose a lieu par l’effet des laves coulantes. Elles communiquent, à la vérité, un assez haut degré de chaleur, mais elles exercent en même tems une forte compression. Leur refroidissement est fort lent : elles passent à l’état pierreux. Les substances sur lesquelles elles reposent ont pu de même être altérées dans premiers momens ; mais elles ont recouvré leur premier état.

La seconde difficulté que présentent les colonnades basaltiques, est de savoir si elles sont le produit d’une véritable cristallisation, ou simplement l’effet d’un retrait opéré par le refroidissement de la lave incandescente.

Tout prouve qu’elles ne sont point le produit d’une véritable cristallisation ; car ni les prismes, ni les angles n’ont la régularité que donne une vraie cristallisation. On doit donc les regarder comme l’effet d’un retrait opéré par le refroidissement.

Des couches de plâtre de Montmartre, dans la haute masse de cinquante-deux pieds d’épaisseur, présentent de pareils prismes, lesquels ne sont bien certainement que les effets d’un retrait. Des argiles chauffées présentent aussi quelquefois des formes prismatiques assez régulières…