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Page:Delamétherie - Leçons de géologie II.djvu/259

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dont elle ne nous parle pas, et que nous ne saurions douter avoir été également culbutées par les mêmes causes. Quand on voyage dans les hautes montagnes, comme dans les Alpes, dans le Jura, dans les Pyrénées… on en voit des preuves à chaque pas.

De Pontarlier à Neufchâtel, j’ai observé en plusieurs endroits des masses plus ou moins considérables dont les lits ou bancs sont affaissés en partie. La figure 3 de la planche 5 représente une de ces montagnes. On voit la bande du milieu s’être affaissée beaucoup plus que les deux autres, dont l’une l’est cependant encore moins que la troisième. On reconnaît facilement les différentes couches dans chacune de ces trois masses. Elles y sont différemment ombrées. (Théorie de la Terre.)

Il y a sur la même route, auprès de Saint-Sulpice, un endroit où de grands bancs calcaires de plusieurs centaines de pieds de longueur sont presque verticaux : ils ne sauraient avoir été formés dans cette position. C’est donc un mouvement dans la montagne qui leur a donné cette situation. L’inspection des lieux ne laisse aucun doute à cet égard.

Je ne rapporterai pas un plus grand nombre de ces faits. Il n’est pas d’observateur qui, en voyageant, n’ait été dans le cas d’en reconnaître la vérité à chaque pas.

On doit surtout distinguer à cet égard les pays très-montueux d’avec les plaines et les côteaux.

Dans les hautes montagnes les affaissemens ont été très-considérables. Plusieurs montagnes, qui renfermaient des cavernes, ont été renversées.

Dans les petites collines, et dans les plaines, il y a peu de cavernes. On y aperçoit seulement des fentes prolongées. Les eaux courantes entraînent les parties terreuses qui se trouvent entre les bancs de pierres, ce qui produit de légers affaissemens.