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Page:Delamétherie - Leçons de géologie II.djvu/265

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Pythagore rapporte qu’auprès de Thrézène, il s’éleva une montagne au milieu d’une plaine, tandis que d’un autre côté, on voyait, sous les eaux, les ruines de Hélica et de Buris, villes de l’Achaïe, qui furent submergées par l’effet d’un tremblement de terre[1] Il n’est aucune de ces commotions souterraines qui, lorsqu’elle a un peu d’intensité, ne cause de ces bouleversemens. Des montagnes sont soulevées ; d’autres sont renversées dans les vallées et dans les plaines, qui en sont encombrées ; Le cours des eaux est souvent suspendu pour quelques instans. Des lacs nombreux se forment ; tout le terrain se fend en toutes sortes de directions ; des portions considérables de la surface du sol sont transportées quelquefois à de grandes distances. Je vais rapporter quelques-uns de ces évènemens arrivés en Calabre, en 1783, tels qu’ils ont été décrits par un observateur exact, Dolomieu.

« La secousse terrible pour la Calabre, celle qui ensevelit sous les ruines des villes, plus de vingt mille habitans, arriva le 5 février, à midi et demi. Elle dura deux minutes. Les villes, et toutes les maisons éparses dans la campagne, furent rasées dans le même instant. Les fondemens parurent vomis par la terre. Les terrains qui étaient appuyés contre le granit des monts Caulone, Ésope, Sagra et Aspramonte glissèrent sur ce noyau solide, dont la pente est rapide, et descendirent un peu plus bas. Il s’établit alors une fente de plusieurs pieds de large, sur une longueur de neuf à dix milles (trois lieues) entre le solide et le terrain sabloneux ; et cette fente règne, presque sans discontinuer, depuis Saint-George, en suivant le contour des bases, jusque derrière Sainte Christine. Plusieurs terrains, en coulant, ont été portés assez loin

  1. Métamorphoses d’Ovide, livre 15.