elle abandonne du côté des pôles : la Baltique, sur laquelle les savans du Nord ont fait de nombreuses observations, diminue suivant eux, et s’abaisse journellement.
Celsius a recueilli un grand nombre de faits qui lui ont paru constater cette diminution. Plusieurs détroits, par lesquels ou passait autrefois, sont aujourd’hui impraticables. Des rochers qui étaient à fleur d’eau, ou sous l’eau, sont actuellement fort élevés au-dessus des eaux.
Plusieurs terrains, qui étaient des îles, sont actuellement au milieu des continens. On voit à Nodhen, en Bohus, des anneaux de fer, auxquels on attachait les vaisseaux.
« Le célèbre Linné, a vu les mêmes faits que Celsius, et il y en a ajouté de nouveaux[1] ; il dit article 33 : « Les habitans de la Bothnie septentrionale ont observé sur des pierres, que leur mer décroît tous les siècles de quatre pieds cinq doigts, d’où il s’ensuit que cette mer était, il y a six mille ans, plus élevée de 240 pieds qu’aujourd’hui. »
Le Limfiord, qui communiquait, il y a quelques siècles, de la mer Baltique à la mer d’Allemagne, en coupant le Holstein, est aujourd’hui entièrement fermé (Mallet, Histoire de Danemarck).
Nous avons vu une multitude de faits, qui ne permettent guère de douter que le nord de l’Asie a été couvert par les eaux, soit par la mer du Nord, soit par la mer Caspienne, et la mer Noire,
Les grands lacs, qui existent encore dans les parties septentrionales de l’Europe, de l’Asie et de l’Amérique, annoncent que les mers ne s’en sont retirées que depuis un certain nombre
- ↑ De telluris incremento.