Page:Delamétherie - Leçons de géologie II.djvu/291

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de siècles. Car autrement ces lacs auraient disparu déjà, comme il en disparaît tous les jours, soit qu’ils se comblent, soit qu’ils coupent leurs digues.

Enfin, le courant constant des eaux des mers du Nord, vers le Midi, le transport de leurs glaces dans la même direction… confirment que les eaux abandonnent le Nord, pour envahir les contrées situées entre les tropiques…

Tels sont les principaux faits sur lesquels s’appuient les géologues, qui soutiennent que les eaux abandonnent les contrées polaires, pour se porter vers l’équateur et inonder les régions équinoxiales.

Mais plusieurs de ces faits ont été contestés par de bons observateurs. Ils en ont opposé d’autres, qui paraissent contraires à ceux-ci. Il faudrait donc que des gens éclairés et impartiaux vérifiassent de nouveau tous ces faits et en fissent un rapport exact.

Aux faits que nous venons de rapporter, pour prouver que les eaux s’élèvent journellement dans les zones équinoxiales et tempérées, on en oppose d’autres qui paraissent contraires à cette opinion. Carthage, Alexandrie, Aigues-Mortes… ports célèbres il y a plusieurs siècles, sont aujourd’hui plus ou moins éloignés de la mer.

Mais les conséquences qu’on pourrait tirer de ces derniers faits sont détruites par un autre fait, qui est positif, et qui prouve que dans ces régions le niveau des eaux de la méditerranée n’a pas changé depuis quelques siècles. Le port de Marseille est construit depuis environ deux mille trois cents ans. Les eaux paraissent néanmoins s’y tenir à peu près à la même hauteur, et leur niveau ne paraît ni avoir baissé, ni avoir hausse d’une manière sensible.

Dolomieu a fait la même observation à Alexandrie ; le niveau