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Page:Delamétherie - Leçons de géologie II.djvu/331

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quantité d’eau. De grandes pluies survinrent ; les fleuves se gonflèrent ; la mer s’accrut à un tel point, que la terre fut entièrement inondée. Tous les hommes périrent, excepté Deucalion ».

Sénèque parle fort au long d’un déluge universel, qui doit arriver, et il en peint fort éloquemment toutes les circonstances. Il fait plus, il cherche à en assigner les causes physiques. Ce sont, suivant lui,

1°. Les pluies,

2°. L’irruption de la mer,

3°. Des tremblemens de terre.

Mais, écoutons-le parler lui-même, dans ses Questions naturelles, livre III, chapitre XXIX.

« D’autres prétendent que la terre s’ébranle, et que le sol entr’ouvert découvre de nouvelles sources de fleuves, dont les eaux coulent plus abondamment, comme provenant de réservoirs immenses.

« Bérose, l’interprète de Bélus, dit que ces grandes révolutions sont amenées par le cours des astres. Il en est si sûr, qu’il fixe même le tems de la conflagration et du déluge futur. Il dit que la terre sera réduite en cendres, quand tous les astres, qui suivent aujourd’hui des routes différentes (les planètes), seront réunies dans le signe du Cancer, et placées les unes sous les autres, tellement que la même ligne traverse tous les centres. Il ajoute que l’inondation générale aura lieu, quand les mêmes astres seront rassemblés dans le Capricorne.

« Ne disons donc pas que le déluge sera produit par la pluie ; mais qu’il y aura des pluies ; par l’irruption de la mer, mais que la mer sortira de ses bornes ; par les tremblemens du