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Page:Delamétherie - Leçons de géologie II.djvu/333

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pouvaient se répandre sur la surface de la terre. Ecoutons encore Sénèque, à cet égard, (Questions naturelles, livre III, chapitre XXVII).

« L’eau est un élément aussi abondant que l’air ou le feu, et bien plus abondant encore dans l’intérieur de la terre. Ces eaux, une fois mises en mouvement par le flux, ou plutôt par la volonté du destin, dont le flux n’est que, l’agent, soulèvent et chassent devant elles le vaste sein des mers, puis, s’élèvent elles-mêmes à une hauteur prodigieuse, et surpassent les montagnes les plus élevées, qui servent d’asile aux hommes ; ce qui n’est pas difficile aux eaux, puisque, dans leur état naturel, elles sont aussi élevées que la terre. Qu’on mesure la hauteur perpendiculaire des plus hautes montagnes, le niveau de la mer est aussi élevé, puisque la terre doit partout se ressembler… »

La plupart des auteurs qui ont parlé d’un déluge universel, ont supposé que les eaux des mers y ont influe, et chacun les a fait agir d’une manière différente.

Sénèque suppose, dans le passage que nous venons de rapporter, que les eaux de l’Océan, dans les hautes mers, sont au-dessus de leur niveau sur les côtes, et se trouvent aussi élevées que les plus hautes montagnes.

Iberti, qui a soutenu la même opinion[1], dit que les eaux, dans les hautes mers, sont comme une goutte d’eau, ou de mercure, ou de tout autre fluide, laquelle est toujours beaucoup plus élevée à son centre qu’à ses extrémités.

Sénèque suppose encore que le simple mouvement du flux, ou des marées, peut élever les eaux au-dessus des plus hautes montagnes.

  1. Journal de Physique.