Mais il est bien prouvé aujourd’hui que les marées sont produites par l’action du soleil et de la lune, qui ne peuvent élever les eaux que de quelques pieds. Si le flux s’élève à une plus grande hauteur sur quelques côtes, c’est par des circonstances locales ; car dans les grandes mers, entre les tropiques, il n’est que de trois pieds environ.
Bélus supposait que toutes les planètes se trouvant en conjonction sous les tropiques du capricorne, pourraient élever les eaux des mers à une hauteur beaucoup plus considérable que les simples marées.
Cette idée est également contraire à toutes les lois de physique que nous connaissons. En supposant que toutes les planètes fussent en conjonction avec le soleil et la lune, elles pourraient peut-être un peu augmenter les marées : mais ce ne serait certainement que d’une très-petite quantité.
Dolomieu suppose avec Sénèque, qu’il a pu y avoir des marées assez considérables pour s’élever sur de hautes montagnes, et par conséquent produire des déluges d’une grande étendue.
Mais il ne dit pas quelle a pu être la cause de pareilles marées, et nous n’en connaissons aucune.
Pallas a supposé que les eaux des mers des Indes ont été soulevées par l’action des feux souterrains à une hauteur capable de leur faire surmonter les sommets des montagnes altaïques, qui séparent l’Asie méridionale de l’Asie septentrionale. Il suppose que la même chose a pu avoir lieu relativement aux différens continens : ce qui aurait produit des inondations ou déluges immenses dans plusieurs contrées.
Mais nous ne connaissons point de volcans capables de produire d’aussi grands effets. Les tremblemens de terre sousmarins seraient absolument insuffisans. Les plus fortes commotions