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Page:Delamétherie - Leçons de géologie II.djvu/335

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n’élèvent pas les eaux à plus de deux cents à trois cents pieds.

Les eaux de quelques mers pourraient être augmentées d’une certaine quantité, et par conséquent inonder les pays qui sont sur leurs bords, par une débacle de plusieurs lacs. Il existe à la surface de la terre un assez grand nombre de ces lacs. Si plusieurs de ces lacs s’écoulaient subitement, ils produiraient une petite augmentation des eaux dans les mers ou ils se jetteraient, jusqu’à l’instant que l’équilibre serait rétabli dans la masse générale des mers.

Il peut aussi se trouver dans le sein des montagnes des lacs intérieurs, dont la débacle produite par des causes quelconques produirait le même effet.

Mais toutes ces causes se borneraient à des inondations locales, à des déluges particuliers, et seraient bien éloignées de pouvoir produire un déluge universel, ainsi que nous l’avons vu en parlant des déluges d’Ogygès, de Deucalion, de Prométhée… produits par des irruptions de la mer Noire, d’un lac dans la Thessalie, d’un autre dans la haute Égypte…

La seule cause qui pourrait soulever les eaux des mers à une grande hauteur, serait l’accélération du mouvement de rotation du globe. Les jours devenant plus courts, la force centrifuge augmenterait : les eaux de la surface se porteraient vers l’équateur et la zone torride, en abandonnant les régions. polaires ; mais les eaux contenues dans l’intérieur du globe sortiraient de leurs cavernes, et se réunissant à celle des mers, pourraient peut-être couvrir toute la surface du globe…

Il paraît que c’était la doctrine des prêtres d’Égypte, lorsqu’ils disaient que les eaux pouvaient inonder la surface de la terre, en sortant de l’abyme ou cavernes intérieures.

Un physicien nommé Lebrun fit, environ en 1780, une expérience