Page:Delamétherie - Leçons de géologie II.djvu/350

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dans les plaines immenses de l’Afrique, de l’Asie… Les défenses mêmes de l’éléphant, quoique très solides, s’y décomposent assez promptement.

Les ossemens des hommes des grandes sociétés éprouvent, à plus forte raison, la même décomposition ; car, sur des champs de bataille, où des milliers d’hommes se sont entr’égorgés, leurs os sont promptement décomposés, quoique, le plus souvent, on les couvre d’un peu de terre.

Nous voyons journellement cette décomposition s’opérer dans nos cimetières rapidement. La même chose a eu lieu dans tous les tems.

On en doit dire autant des végétaux. Les plus gros arbres, qui périssent dans les antiques forêts de l’Amérique, dans celles du nord, ainsi que dans celles des contrées équinoxiales, les gayacs, les bois de fer… se décomposent dans un petit nombre d’années…

Les conséquences qu’on prétend tirer de ce qu’on ne trouve point d’ossemens humains fossiles, ne sont donc point fondées.

Tous les débris des animaux et des végétaux, privés de la vie, ne se conservent donc que lorsqu’ils sont à l’abri de l’action de l’air, de l’eau… et autres agens analogues ; ainsi, on les trouve conservés,

a. Dans des couches pierreuses, soit calcaires, soit gypseuses, soit schisteuses…

b. Dans des couches argileuses, bitumineuses, comme dans le toît des houillières, dans les schistes d’Œttingen…

c. Dans les attérissemens des fleuves, des mers, comme les bois fossiles de la Prusse et autres endroits…

Les débris fossiles d’un grand nombre d’animaux se trouvent aussi dans des attérissemens.