mais, d’autres fois, ces dépôts étaient d’une manière plus ou moins inclinée.
Ces courans charriaient, en même tems, tout ce qui se trouvait au fond des mers, les sables, les petites pierres, les coquilles, les ossemens fossiles et les autres débris des êtres organisés ; ils les déposèrent au milieu des nouvelles couches cristallisées ou non-cristallisées qui se formaient.
Mais comment des coquilles, qui ne se trouvent aujourd’hui que dans des mers très-éloignées les unes des autres, se trouvent-elles présentement réunies à l’état fossile, dans un même endroit, comme à Grignon, à Courtagnon, dans les falhunières de la Touraine ?
Comment des os fossiles d’animaux terrestres, comme des es d’éléphans, se trouvent-ils avec des os d’animaux marins, comme des baleines, avec des coquilles dont les analogues ne vivent actuellement que dans des mers éloignées les unes des autres, ainsi qu’on l’observe au mont Pulgnasco.
Voici la manière dont il me paraît qu’on peut le concevoir.
Les courans généraux des mers parcourent des espaces considérables. Celui du golfe du Mexique part, ainsi que nous l’avons vu, des côtes d’Afrique, et se porte vers celles d’Amérique, entre les tropiques. Il remonte ensuite au nord, par le détroit de Balxama, jusqu’au banc de Terre-Neuve, d’où il revient aux côtes d’Europe. Il a donc pu, dans ce long trajet, charrier quelques-unes des coquilles ou autres fossiles déposés sur les bas-fonds qu’il a parcourus. Supposons qu’il vienne les déposer dans quelqu’endroit comme à Grignon, dans les falhunières… On pourra donc, dans ces amas, trouver des fossiles dont les animaux ont vécu dans des contrées plus ou moins éloignées les unes des autres.
On pourrait objecter que si ces fossiles, par exemple, ces coquilles, avaient été apportés de distances éloignées, ils seraient