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DE GÉOLOGIE.


On ne saurait donc douter qu’à cette époque les végétaux et les animaux, qui ne vivent aujourd’hui que dans les contrées équinoxiales, pouvaient subsister dans les zones tempérées, et même dans une partie des zones polaires. Ils y auront donc laissé leurs dépouilles, qui par des circonstances favorables auront été conservées à l’état de fossiles.

Mais à mesure que la chaleur de l’intérieur du globe, aura diminué, et que le niveau des eaux des mers se sera abaissé, la température de sa surface aura également diminué par ces différentes causes : les animaux et les végétaux, qui ne peuvent subsister dans les climats froids, se seront peu à peu retirés vers les contrées équinoxiales.

Quelques-uns de ces animaux revenaient peut-être en été, dans des contrées qu’ils connaissaient, et où ils trouvaient abondament ce qui leur était nécessaire. Ils fuyaient peut-être encore une chaleur qui était trop grande pour eux pendant l’été, ou un froid qui était trop vif pendant l’hiver. Les mêmes causes font émigrer aujourd’hui plusieurs animaux chaque année.

Quelques-uns de ces animaux, soit ceux qui émigraient, soit ceux qui n’émigraient pas, cherchaient à se mettre à l’abri du froid, pendant l’hiver, et se gitaient, ainsi que le pratiquent les troglodytes, dans ces cavernes immenses qui se présentent dans plusieurs endroits de la surface du globe, et ils y périssaient tranquillement. Nos ours, nos renards, nos blaireaux, nos marmottes… et tous nos animaux troglodytes, en font encore autant.

C’est par des causes semblables qu’on trouve toutes les cavernes de l’Allemagne, de la Hongrie, de l’Amérique… dont nous avons parlé, remplies d’ossemens fossiles, non altérés, de hyennes, de Jaguars, de lions, de tigres, de loups, de renards, de chacals, de putois…, qui s’y gitoient. Ces animaux