»8à ASTRONOMIE MODERNE. l’Épi, et de l’australe de la Balance, que cet auteur a prises pôur fonde- ment, dans son Traité du mouvement de la huitième Sphère. Pour passer ensuite de ses huit étoiles à toutes les autres, Tycho pre- nait les distances de chaque étoile, qu’il voulait déterminer, à deux autres déjà connues; il en mesurait la déclinaison, et tirait le reste de la Tri- gonométrie. Il avait soin que l’étoile à déterminer se trouvât entre les deux autres ; il avait donc deux déterminations de l’ascension droite, et jugeait de leur bonté par leur accord; il en prenait le milieu quand elles différaient peu, et vérifiait enfin la différence d’ascension droite par les armillcs équatoriales. Pour abréger le calcul des longitudes et des latitudes, il avait fait ré- diger, avec beaucoup de travail et de dépense, des tables subsidiaires, qu’il se propose de publier un jour. Afin que l’on soit en état de juger de la précision à laquelle il a pu parvenir, il rapporte quelques-unes de ces comparaisons. Jamais la diffé- rence ne va ioul-à-fait à une minute. Il donne ainsi les lieux de vingt-une étoiles zodiacales tant par rapport à l’équateur que par rapport à l’écliplique. Il va maintenant prouver que les latitudes des étoiles varient par une suite du changement d’obliquité. C’est une remarque bien simple : il pa- raît qu’elle n’avait encore été faite par personne. Ce changement doit être considérable vers les tropiques, et presque nul vers les équinoxes; et c’est en effet ce qui résulte des observations. Pour le prouver, il calcule les déclinaisons observées par Timocharis, Hipparque et Plolémée; il prend pour bonnes les longitudes, qu’il n’est pas besoin de connaître avec la dernière précision; il en déduit la lati- tude, qu’il compare à celles de son tems; il admet que les distances réci- proques des étoiles sont invariables , et c’est ce que nous avons aussi supposé pour mettre à l’épreuve les positions transmises par Plolémée. Il rapporte les alignemens d/Hipparqûe et de Plolémée; il assure qu’il les a vérifiés, mais il avertit que pour les vérifications il faut que les étoiles soient assez élevées sur l’horizon, sans quoi les réfractions pour- raient les déranger. Par ces calculs, il trouve de l’incohérence dans le catalogue de Plolé- mée, ou dans les observations qu’il a copiées. La latitude d’Aldébarau parait fort incertaine : Suivant Timocharis elle serait de 5° 56’ Hipparque 5.53; Ptolémée 5. 7 f.
Page:Delambre - Histoire de l'astronomie moderne, tome 1, 1821.djvu/268
Apparence