Page:Delambre - Histoire de l'astronomie moderne, tome 1, 1821.djvu/269

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TYCHO-BRAHÊ. i85 Il s’étonne que Copernic ait voulu prouver par celle étoile la bonté de ses parallaxes - il est vrai qu’à l’exemple de Ptolémée, il faisait une erreur à peu près égale sur la latitude de la Lune, et qu’ainsi l’occulta- tion observée par Copernic a pu avoir lieu sans que les parallaxes fussent telles qu’il le prétend; au reste, ces parallaxes étaient assez bonnes, et il espère le prouver ailleurs. Il reproche à Copernic de n’avoir pas tenu compte de la réfraction qui est plus grande pour la Lune que pour l’étoile; cg qui d’abord n’est rien moins que sûr, et ce qui d’ailleurs ne fait rien pour une occultation. Tycho a lui-même observé plusieurs occultations d’Aldébaran sans pouvoir en déduire la latitude supposée par Copernic. 11 passe ensuite à la description de ses armilles équatoriales. Il suffit de regarder la figure qu’il en donne. Il en décrit brièvemeut d’autres qui avaient cinq coudées de diamètre. Dans une recherche sur la précession annuelle, malgré sa prédilection pour Ptolémée, qui lui fournirait 55" f , il pense qu’il est plus sûr de s’en rapporter à Hipparque, qui, de toute manière, lient le milieu entre Ti- mocharis et Ptolémée. Par accommodement, il s’arrête à une précession de 5i", qui est encore trop forte. Copernic availmieux rencontré; mais il avait voulu tout accorder, et il avait été réduit à adopter une hypothèse d’oscillation dans les points équinoxiaux, laquelle, selon Tycho, n’a au- cun fondement, ainsi qu’il espère le prouver dans son grand ouvrage. Il attribue les différences aux erreurs des observations; il pense que celles des modernes ne sont guère meilleures, et il cite celles de Régiomonlan, de Waltherus et de Werner. A ces recherches succèdent ses Tables de précession et son Catalogue d’étoiles , un peu moins étendu que celui de Ptolémée, mais bien plus précis, dont les positions doivent, en général, être sûres, à 2 ou 3’ près, pour leur époque, qui est l’an 1600. On n’y voit que des minutes et des demies, preuve que Tycho ne comptait nullement sur les secondes, que, dans le fait, ses instrumens ne pouvaient lui donner. On peut remarquer que par sa précession de 5i" par an , toutes ses lon- gitudes pour 1600 doivent être déjà trop fortes de i5". Il lègue ce catalogue à la postérité en ces termes : En igitur habes e.ioptalissima et grata, uli spero 3 posteritas , stellarum jixarum^ omnium prope modum , quœ in nostro climate conspiciuntur , ac- curatissimam restitulionem prœsertim quo ad prœcipuas et nolatu dignwres, quotquot hactenus instrumentis nostris. Intra proxime elapsum decenriium,