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DISCOURS PRÉLIMINAIRE.

cien de l’Italie ne sont pas de notre sujet, mais nous ne pouvons passer sous silence ses expériences sur la chute des corps et les oscillations du pendule. Quoique sa lunette et surtout son pendule ne fussent pas encore les instrumens qui, entre les mains de Picard et d’Huygens, ont changé la face de l’Astronomie, on ne peut nier qu’il ne puisse prétendre une part quelconque à l’honneur de ces inventions, si éminemment utiles, pour les observations astronomiques. On regrette seulement qu’il ait un peu exagéré les obligations qu’on pouvait lui avoir. Dans une lettre qu’il écrivait le 12 mai 1612, il se flatte que Képler apprendra avec un grand plaisir qu’il a finalement déterminé les périodes des satellites, qu’il en a dressé des tables exactes, et qu’il en peut calculer les constitutions passées et futures, sans erreur d’une seconde.

Dans la même lettre, on voit que La Galla traitait de fous les philosophes qui croient aux excentriques et aux épicycles. Il consent à être mis au nombre de ces fous ; « ce ne sont pas des chimères que ces mouvemens ; non-seulement il y a beaucoup de mouvemens dans des excentriques et dans des épicycles, mais il n’y en a pas d’autres ; et cependant il y avait déjà trois ans que Képler lui avait envoyé sa Théorie de Mars.

Cette opinion exagérée du mérite de ses inventions se montre encore dans la proposition faite au roi d’Espagne pour le problème des longitudes. Après avoir parlé de la rareté et de l’incertitude des éclipses de Lune, on assure en son nom qu’il est parvenu à découvrir des choses totalement inconnues aux siècles passés, qui équivalent à plus de mille éclipses tous les ans, qu’on peut observer avec la plus grande précision, et qu’on peut calculer par des tables d’une exactitude exquise, (Après 200 ans de travaux, combien nous sommes loin encore d’en pouvoir dire autant !)

« On consacrera cette découverte au roi d’Espagne, en réclamant toutefois pour l’inventeur les avantages auxquels il a un droit incontestable. Il montrera la manière de faire les observations et les calculs ; on demande que le roi d’Espagne fasse tous les frais nécessaires, soit pour la multitude de personnes qui devront être employées après avoir été préalablement instruites, soit pour les académies qu’il conviendra d’établir, soit enfin pour les vaisseaux qui serviront aux expériences toutes choses qu’on ne peut attendre que d’un grand monarque. »,

Dans le même recueil de M. Venturi, on voit, par deux lettres de Sagredo, en 1613 et 1615, que Galilée, dès 1603, avait imaginé une