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DISCOURS PRÉLIMINAIRE.

secondes, et nous sommes bien loin encore de répondre d’une seconde dans nos observations les plus soignées.

Horrockes, qui lui succède, aurait pu se montrer le digne successeur de Képler, dont il est admirateur passionné ; mais il mourut à 23 ans. Sa théorie de la Lune n’a pas été inutile à Newton ; il a développé et rectifié les idées de Tycho sur l’équation annuelle de la Lune ; il a adopté et proposé avec plus de confiance les idées de Képler, dont il a réuni les deux équations, qui dépendaient du même argument, et il en a formé, sans rien changer aux nombres de Képler, une équation qui n’est en excès que de quelques secondes sur l’équation moderne. Le premier il a eu la satisfaction d’observer un passage de Vénus sur le disque du Soleil, en 1639.

Nous glissons plus rapidement sur Roberval, premier auteur d’une explication presque complète de l’anneau de Saturne ; sur Wing et Streete, auteurs de tables qui ont joui d’une certaine réputation ; sur Levera, qui eut la prétention d’être le réformateur de l’Astronomie ; et sur de Billy et Tacquet, qui n’ont été que des professeurs ; sur Duhamel, premier historien de l’Académie des Sciences ; et Lubinietscky, dont l’énorme volume ne nous a fourni qu’une anecdote curieuse. Nous nous arrêterons un peu plus sur Mercator, dont nous avons déjà parlé au sujet des logarithmes, et dont les Institutions astronomiques nous offrent la première explication claire et complète de tous les phénomènes de la libration de la Lune, explication que Mercator dit avoir reçue de Newton. Il est encore auteur d’une méthode pour trouver, dans l’hypothèse elliptique simple, l’apogée et l’excentricité d’une planète, et enfin d’une solution approximative du problème de Képler, par la Section divine. Cette méthode imparfaite n’a jamais joui d’une grande faveur, mais elle est assez curieuse pour mériter sa place dans l’histoire de l’Astronomie. Greenwood, qui vient ensuite, est auteur d’une tentative à peu près de même genre, pour corriger l’hypothèse elliptique de Boulliaud et de Sethward.

Galilée avait fait la première lunette astronomique ; il avait aperçu les satellites de Jupiter ; il avait eu la première idée du pendule, et il avait conçu l’espoir que ces découvertes conduiraient à la solution exacte du problème des longitudes. Huygens, comme Galilée, dut sa première réputation à ses lunettes : il surpassa tout ce qu’on avait fait avant lui ; il découvrit un des satellites et l’anneau de Saturne ; il appliqua le pendule aux horloges ; il inventa le ressort spiral, et, avec plus de fondement