Page:Delambre - Histoire de l'astronomie moderne, tome 1, 1821.djvu/712

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626 ASTRONOMIE MODERNE. à qui il avait confie ces idées, et qui en avait fait part à Scheiner, en avril 1612, avant que Scheiner imprimât rien sur ce sujet. Nous ne faisons aucune remarque sur ces inculpations, que nous dis- cuterons quand nous aurons toutes les pièces du procès; on les trouve dans l’ouvrage intitulé Storia e dimostrazioni intorno aile macchie solari et loro accidenti, dal sig/wr Galileo Galilei : si aggiungono neljîne le let- tere et disquizioni del Jînto A 1 pelle. Roma , i3 gennaro 16 10. Dans l’avis au lecteur, dont l’auteur est Angelo de fdiis, on voit que Galilée, ayant démontré à Rome ses nouvelles découvertes dans le ciel , avait, pour ter- miner ces conférences, fait dans le Jardin Quirinal du cardinal Ban- dini, en présence de plusieurs seigneurs italiens, l’observation des taches du Soleil , et qu’on attendait avec impatience qu’il expliquât 1 idée qu’il s’était faite de ces taches, quand on apprit qu’il l’avait consignée dans ses lettres à Velseri. La première de ces lettres est du 6 janvier 1612, et la réponse, où Galilée expose ses observations et sa doctrine, n’est que du 4 rnai suivant. Velseri annonce à Galilée que déjà plusieurs astro- nomes s’empressant de marcher sur ses traces, il lui demande son avis sur les lettres d’Apelle; ce qui prouve bien que l’on savait que Galilée s’était occupé de ces observations en 161 1 , mais ne suffit pas pour en donner la date précise. On trouve encore dans l’avertissement d’Angelo de Filiis, que les observations du Jardin Quirinal sont du mois d’avril 161 1 , tandis que la première lettre d’Apelle (Scheiner) ne mentionne que des obser- vations du mois d’octobre suivant. On peut se défier, jusqu’à un certain point, du témoignage d’un ami et d’un compatriote; il faut donc examiner les écrits des deux auteurs qui se disputent la découverte. Galilée s’excuse d’avoir si long-tems fait attendre sa réponse sur les taches du Soleil; il allègue des indipositions qui l’ont empêché de suivre ses observations; il aime mieux paraître le dernier et ne. dire que des choses avérées, que de se hâter d’avancer des choses qu’il pourrait être obligé de rétracter. 11 ne peut encore dire que des choses négatives ; il croit savoir mieux ce que ne sont pas les taches du Soleil, que ce qu’elles sont en effet ; il lui parait plus difficile de trouver la vérité que de réfuter des conjectures inexactes. Mais pour complaire à Velseri, il va examiner les trois lettres de celui qui s’est caché sous le faux nom d’Apelle. Les observations qu’il a faites lui-même depuis 18 mois l’ont convaincu que les taches sont réelles; qu’elles ne paraissent pas fixes en un point du globe solaire; qu’elles paraissent avoir des mou-