Page:Delambre - Histoire de l'astronomie moderne, tome 1, 1821.djvu/723

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GALILÉE. Galilée explique ensuite que le grossissement varie beaucoup quand la dislance est petite, mais toujours de moins en moins à mesure que l'objet s'éloigne; qu'on ne voit plus de différence du Soleil à la Lune, et qu'ainsi le grossissement ne peut faire connaître la dislance. Le grossis- sement ne varie plus quand le foyer ne varie plus, et il ne varie plus des que les rayons qui tombent sur l'objectif sont parallèles, ou du moins qu'il ne s'en faut plus que de quelques secondes. Nous omettons de longues discussions très peu instructives sur la na- ture des comètes et nous passerons à une expérience faite, mais non publiée par Galilée, rapportée et inexactement expliquée par Saisi, qui n'en avait pas été témoin. Celle expérience avait été imaginée par Galilée pour montrer l'inutilité du mouvement que Copernic avait supposé pour expliquer le parallélisme de l'axe de la Terre dans sa révolulion annuelle autour du Soleil. Ce mouvement, qui altérait la simplicité du système, paraît d'ailleurs peu naturel et peu probable. Nous avons vu que Képler avait déjà montré, dans sa Théorie de Mars, et qu'il a répété depuis dans son Abrégé de l'Astronomie copernicienne , et enfin dans la se- conde édilion de son Prodromus, que ce mouvement est parfaitement inutile. Voyons cependant l'expérience et le raisonnement de Gahlée , qui devait avoir connaissance au moins du premier de ces ouvrages que Képler lui avait envoyé, et qu'il ne cite pourtant jamais : ce qui est au moins singulier. Selon Galilée, un corps quelconque , soutenu librement dans un milieu peu dense et liquide* (s'il a un mouvement de translation dans la circonfé- rence d'un grand cercle), acquerra spontanément une conversion sur lui- même et contraire au grand mouvement. Jusqu'ici Galilée aurait l'air de vouloir démontrer le mouvement imaginé par Copernic. Prenez en main un vase plein d'eau, placez-y une balle qui y surnage, étendez le bras, tournez rapidement sur un pied, et vous verrez la balle tourner sur elle- même en sens contraire, et sa conversion s'accomplira dans le même tems que celle de l'observateur. La Terre, qui est suspendue dans un milieu subtil et liquide , portée par sou mouvement annuel sur la cir- conférence d'un grand cercle, dans l'espace d'une année , doit donc avoir acquis ce mouvement qui produit la diversité des saisons. Ce mouve- ment est annuel comme l'autre, seulement il s'opère en sens contraire. Ce qu'en disait Galilée était uniquement pour écarter l'objection faite à Copernic, et il ajoutait qu'en considérant mieux la chose on recon- naissait que ce mouvement, faussement attribué à la Terre, n'est pas