658 ASTRONOMIE MODERNE, véritablement un mouvement, mais une négation de mouvement et un repos. Galilée parait ici traduire Kepler, qui avait dit : motus iste re verâ motus non est, quies potius dicenda. Si Galilée a en effet profité de l'idée de Kepler, si ce passage lui a fait examiner plus attentivement son expé- rience, il aurait été mieux de citer le premier auteur , pour ne pas en- courir le reproche qu'il fait si amèrement à Simon Marius et à plusieurs autres plagiaires, tant pour son compas et pour les taches du Soleil, que pour les Satellites. 11 ajoute : 11 est Lien vrai que la balle paraît se mouvoir par rapport à l'observateur comme la Terre par rapport au So- leil , mais elle est immobile par rapport aux murs de la chambre (comme l'axe de la Terre par rapport à un point donné du ciel.) ""ans la suite il cherche à expliquer pourquoi la Lune nous parait plus grande à l'horizon qu'au zénit; il dit que ce peut être un effet de réfrac- tion; mais nulle part il ne s'explique sur la réfraction astronomique de manière à faire croire qu'il en eût la moindre idée, ou qu'il connût ce qu'en avait écrit Tycho ou Kepler ; il dit seulement que puisque les taches con- servent invariablement leur dislance au bord du disque, l'effet, quelle qu'en soit la cause, ne tient pas non plus à l'irradiation, c'est-à-dire à une couronne lumineuse qui entourerait la Lune, et qui n'existerait que dans notre œil ou dans l'atmosphère; il discute ensuite longuement la question de savoir si l'on pourrait voir les étoiles à travers une comète embrasée, ou en général si la flamme est ou n'est pas transparente. Cette question est assez étrangère à l'Astronomie, comme presque tout ce qui est contenu dans cette dissertation beaucoup trop longue, comme presque tous les écrits de Galilée, qui trop souvent perdait son tems à examiner des choses qui n'en valaient guère la peine. On voit assez qu'il préfère le système de Copernic à ceux de Ptolémée et de Tycho ; mais toutes les fois que la question paraît tourner vers quelque point de ce système, il prend la précaution de dire que l'Eglise l'a condamné, et que c'est aux théologiens à décider ; mais que si l'on s'en rapportait aux lumières natu- relles il serait difficile de ne point l'admettre. Nous verrons plus loin la cause de cette réserve. Letteradelsignor Galileo Galdei, in proposito cli quanlo discorre Forlunio Liceti sopra il candor Lunare. 11 s'agit de la lumière cendrée et de l'ex- plication qu'en avait donnée Galilée, d'après Léonard de Vinci. Cette dissertation n'ajoute rien d'intéressant à ce qu'il avait dit précédemment. Nous extrairons ci-après la réplique faite par Liceti ; nous ne dirons rien de plus de la lettre, sinon que Galilée avait cru d'abord que le bord delà
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