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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/109

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MÉCANIQUE.

qu’il deviendroit dans toutes les relations mathématiques entre la force et la vitesse.

L’analyse nécessaire à la détermination des mouvements d’un corps solide de figure quelconque, à celle des équations du mouvement des fluides et de leurs principales conséquences, se trouve considérablement perfectionnée par rapport à la simplicité et à la généralité.

Pour appliquer, conformément à l’ordre analytique, ies formules du mouvement aux corps célestes, M. Laplace commence d’abord par tirer des phénomènes représentés par les lois de Kepler, la loi de la pesanteur universelle ; et il parvient ainsi au rapport direct des masses et inverse du carré des distances. Le mouvement des satellites autour de leurs planètes principales, la détermination exacte que cette considération fournit pour la parallaxe de la lune, et enfin le résumé général des principaux phénomènes observés, le conduisent à cette conséquence, que toutes les molécules de la matière s’attirent en raison directe des masses et en raison inverse du carré des distances. En suivant ici, mais avec toute la supériorité et la facilité que l’analyse donne sur la synthèse, la marche de Newton, M. Laplace remet son lecteur sur la route de la belle découverte de l’attraction : et en la présentant comme le simple résultat des observations, il montre le véritable caractère qui distingue cette théorie de tous les systèmes qui l’ont précédée ; caractère qui en assure la vérité, et qui relègue à jamais parmi les disputes inutiles toutes les difficultés métaphysiques qu’on voudroit élever sur la cause inconnue ou occulte qui produit la tendance que les corps célestes ont les uns vers les autres.