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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/117

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MÉCANIQUE.

pôles de l’écliptique ; et c’est vers le milieu du siècle dernier seulement qu’on a tenté de soumettre ce phénomène au calcul. Ptolémée avoit découvert l’une des inégalités les plus importantes de la théorie de la lune, et, sans se douter de la cause qui la produisoit, il avoit su en donner la formule. Tycho avoit découvert la variation et l’équation annuelle ; et long-temps après la grande découverte de Newton, les géomètres s’épuisoient en vains efforts pour faire découler tous ces effets du principe général de la gravitation, que tous cependant reconnoissoient comme la cause unique de toutes les inégalités : leurs calculs ne leur donnoient que la moitié du mouvement que les astronomes observoient dans l’apogée de la lune. La figure aplatie de notre globe devoit produire un balancement, un mouvement de nutation, dans l’axe de la terre. Newton l’avoit annoncé, sans entreprendre de le calculer. Bradley découvrit ce mouvement et le calcula. On connoissoit le mouvement de la terre et celui de la lumière ; l’aberration en découloit géométriquement ; et ce fut encore Bradley qui la trouva par observation, quand personne ne songeoit à cette conséquence de deux mouvemens bien connus. C’est donc à l’observation qu’on a dû tous ces grands aperçus, si capables de piquer la curiosité des géomètres qu’ils ont conduits à perfectionner l’analyse et la mécanique ; c’est par les observations qu’il convient de commencer le tableau des progrès que l’astronomie a faits de nos jours. Les bonnes observations ne datent que de soixante ans. Toutes les fois que les astronomes ont eu occasion d’appliquer à quelque reicherche un peu délicate les observation des anciens ou celles du moyen âge, celles