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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/129

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ASTRONOMIE.

part, la théorie suppose les masses des planètes, et nous sommes encore obligés de convenir que nosconnoissances, à cet égard, n’ont pas toute la sûreté que les siècies futurs leur donneront infailliblement. Vénus, qui influe si puissamment sur la variation séculaire de l’obliquité de l’écliptique, n’ayant point de satellite, nous n’avons, pour en déterminer la masse, que les effets qu’elle produit dans les mouvemens de la Terre. M. Delambre a fait tout ce qui étoit possible pour ia détermination des masses de Mars, de Vénus et de la Lune, en comparant un nombre prodigieux d’excellentes observations, sur lesquelles il a fondé ses dernières Tables solaires ; il en a déduit les quantités les plus probables pour le présent. Plus de précision sera l’ouvrage des siècles, qui développeront des inégalités plus considérables, mais dont les variations sont trop lentes pour avoir été suffisamment observées.

L’analyse de M. Laplace a présenté pour la première fois les formules de toutes ces inégalités, en laissant les masses indéterminées : mais, pour appliquer ces formules aux besoins continuels de l’astronomie, il a bien fallu adopter une valeur pour ces masses ; on a pris celle qui satisfait le mieux aux variations dont la période est courte, en attendant que l’on puisse déterminer celle qui convient aux inégalités plus considérables et plus propres à lever tous les doutes.

Ici l’analyse, qui, dans sa naissance, ne pouvoit que suivre l’observation d’un pas mal assuré, a pris l’avance, en déterminant d’une manière irrévocable tout ce qui étoit de sa compétence, et n’a laissé aux siècles futurs que l’application de règles constantes, et faciles à mettre en

Sciences mathématiques,                                                            P