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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/139

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ASTRONOMIE.

de l’astronomie, au temps des observations de Tycho ; elle était, il y a quelques années, à son maximum : en sorte que le mouvement moyen de Jupiter, depuis Tycho jusqu’à nous, paroissoit augmenté de l’équation entière, et le mouvement de Saturne retardé proportionnellement. Ce retard et cette accélération pacoissoîent diiférens, selon l’intervalle qui séparoit les observations que l’on comparoit ; et cet embarras, vu la longueur de la période, auroit encore inquiété les astronomes pendant bien des siècles, si la théorie de M. Laplace n’étoit heureusement venue à leur secours. D’autres combinaisons de même genre amènent d’autres équations, qui, sans être tout-à-fait aussi importantes, sont encore assez grandes pour produire des effets très-sensibles dans Saturne. M. Laplace, en les évaluant successivement, en discutant d’aileurs plus attentivement les inégalités qui ne dépendent que des premières puissances des excentricité, les seules qu’on eût considérées jusqu’alors, est parvenu à faire disparoître pour toujours des Tables de Jupiter et de Saturne ces erreurs énormes, qui étoient le scandale de l’astronomie : de sorte qu’en appliquant sa théorie à vingt-quatre des meilleures oppositions, il étoit parvenu à les représenter toutes, à moins de 2′ près ; et de ces tireurs, déjà si sensiblement diminuées, la plus grande partie étoit due à des équations négligées pour le moment, en raison des calculs immenses qu’elles auroient exigés. Une partie non moins forte tenoit aux observations mêmes, qui, pour la plupart, étoient loin de l’exactitude qu’on sait y mettre aujourd’hui : de plus, M. Laplace avoit été forcé d’employer ces observations telles qu’elles avoient été calculées par les astronomes,

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