Aller au contenu

Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/140

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
124
SCIENCES MATHÉMATIQUES.

dans des temps où l’on ne connoissoit ni l’aberration ni ia natation. M. Delambre, qui en fit la remarque, offrit à M. Laplace de discuter soigneusement toutes les observations qu’on avoit des deux planètes vers leurs oppositions, depuis la renaissance de l’astronomie, et de faire toutes les réductions suivant les méthodes les plus modernes. De son côté, M. Laplace revit et perfectionna ses calculs analytiques ; et de cette réunin l’on vit naître des Tables de Jupiter et de Saturne, dont les erreurs ne passoient guère une demi-minute, et n’atteignoient pas ordiriairement à un quart de minute. Le petit nombre des observations vraiment exactes n’avoit pas permis alors d’éliminer celles qui l’étoient moins ; il restoit sur la masse de Saturne une petite incertitude qu’on n’avoit pu lever. L’auteur des Tables avoit senti lui-même ces imperfections ; pour se préparer à les faire disparoître, il avoit disposé son travail de manière à pouvoir le reprendre un jour, en ne perdant aucun des calculs qu’il avoit déjà faits, et ses Tables furent le dernier ouvrage, dont l’Académie des sciences put ordonner l’impression : elles parurent vers la fin de 1789. Dès qu’on put joindre aux observations déjà calculées celles de douze autres années, M. Bouvard, en continuant ce travail, réduisit encore les erreurs à moins de moitié, c’est-à-dire, à un cinquième de minute, dans les circonstances les plus défavorables ; et il est heureusement assez jeune pour espérer d’ajouter encore à la perfection de ses nouvelles Tables, terminées depuis plus d’un an, et qui vont bientôt paroître.

Pendant qu’on s’occupoit de ces recherches, une nouvelle. planète, découverte par M. Herschel quelques années auparavant, faisoit déjà concevoir l’espérance qu’on auroit