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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/141

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ASTRONOMIE.

assez de données pour en calculer f orbite d*urie manière au moins assez approchée. Par les élémens elliptiques qu’on avoit déterminés dès-lors, on avoit de fortes présomptions que cette planète avoit été observée comme étoile par Mayer en 1756, par Flamsteed en 1690, et enfin par M. le Monnier, qui l’avoit vue trois fois en 1765 ; en sorte que si ce dernier astronome eût pris la peine de comparer ses trois observations, il eût prévenu de seize ans M. Herschel, à qui il seroit encore resté assez d’autres titres pour que son nom fût immortel dans les fastes de l’astronomie. L’Académie des sciences proposa pour, sujet du prix la théorie de cette nouvelle planète : l’auteur de la pièce couronnée sentit bientôt la nécessité d’appliquer à Uranus la théorie de M. Laplace, avec laquelle il avoit eu occasion de se familiariser dans son travail sur Jupiter et Saturne. En effet, les mouvemens d’Uranus avoient avec ceux de Saturne des rapports assez semblables à ceux qui existent pour Jupiter et Saturne ; et il en résultoit une de ces équations à longue période, sans laquelle il eût été impossible de bien déterminer les mouvemens moyens de la nouvelle planète, ni sa distance au Soleil, ni par conséquent aucune de ses inégalités.

Les observations de 1690, de 1756 et de 1765, par leur éloignement même, étoient précieuses pour les élémens d’une planète qui n’étoit guère connue comme telle que depuis huit ans ; ce qui ne fait pas le dixième de sa période : mais, d’un autre côté, rien ne constatoit encore que Flamsteed, Mayer et le Monnier eussent véritablement observé la planète de M. Herschel. M. Delambre, pour ne rien donner auhasard, commença par établir sa théorie