Aller au contenu

Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/148

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
132
SCIENCES MATHÉMATIQUES.

frappés des inconvéniens des méthodes, et qu’ils s’attachent à en trouver de plus expéditives. Dans un problème infiniment plus aisé, celui de l’aberration, Euler, Clairaut et du Séjour leur avoient offert des formules plus propres à leur faire négliger cette inégalité, qu’à leur faciliter les moyens d’en tenir compte ; Lacaille d’abord, et ensuite M. Delambre, ont seuls fourni aux astronomes des méthodes en même temps plus usuelles et plus directes. Dans le problème des éclipses, les formules même des plus grands géomètres n’ont reçu qu’un tribut d’estime, et n’ont pas encore mérité la préférence, ou du moins ne l’ont pas obtenue : il en étoit à-peu-près de même du problème des comètes. La méthode indirecte étoit cependant excessivement longue en certaines circonstances ; les astronomes en sentoient les inconvéniens : mais ces calculs prolixes étoient du moins très-faciles, et fondés sur les principes les plus simples de la trigonométrie ; les astronomes avoient peine à y renoncer.

Pingré, dans sa Cométographie, avoit exposé toutes les méthodes connues, de manière à laisser voir qu’intérieurement il n’étoit pas encore détaché de celle qui étoit plus anciennement en usage. Il est vrai que son livre même, les exemples nombreux qu’il avoit calculés, et quelques erreurs, paroissoient plus propres à ébranler qu’à soutenir le système qu’il préféroit. Dans ces circonstances, les astronomes ont dû accueillir avec faveur une méthode nouvelle, qui ne se fondoit que sur un théorème approximatif, à la vérité, en quoi il ressemble d’ailleurs à toutes les méthodes même analytiques, mais qui n’employoit que des formules simples, des essais faciles,