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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/152

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SCIENCES MATHÉMATIQUES.

montreroît ce qu’on doit penser de rinterpofation préparatoire ; et l’on peut s’étonner qu’aucun astronome ne l’ait encore tentée.

La méthode de M. Legendre a les avantages et quelques-uns des inconvéniens attachés à toutes les solutions analytiques : c’est-à-dire, la longueur des calculs ; le grand nombre de lettres et de symboles, dont il est presque impossible de retenir la signification » si l’on ne prend la précaution d en dresser un tableau, qu’on est sans cesse obligé d’avoir sous les yeux ; enfin l’espèce d’obscurité qui fait que le calculateur est réduit à suivre une marche longue, sans voir clairement à chaque instant ce qu’il fait ni où il va : au lieu que, dans les méthodes astronomiques, quelquefois plus longues encore, et souvent plus indirectes, on voit au moins l’objet particulier de chaque portion du calcul ; c’est tel côté, tel angle d’un triangle qu’on a sous les yeux ou dans la mémoire. Cette obscurité est ce qui a nui principalement à nombre de méthodes savantes et géométriques ; c’est le reproche qu’on a fait particulièrement à celles de du Sé/our. Ce qui peut cependant assurer à la longue la préférence aux méthodes analytiques, fondas sur des connoissances qui se répandent chaque jour de plus en plus, c’est que, généralement parlant, ces méthodes sont plus directes et plus sûres. À dire le vrai, cependant, il n’en est aucune qui mérite ces deux titres dans le problème des comètes ; toutes se fondent sur des suppositions plus ou moins approximatives : il n’en est aucune qui ne trouve parfois des cas plus ou moins embarrassans. Celle de M. Olbers n’en est pas exempte plus qu’aucune autre ; car elle ne peut réussir quand l’orbite est peu inclinée à

l’écliptique.