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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/153

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ASTRONOMIE.

l’écliptique. M. Legendre a trouvé lui-même une de ces circonstances où de petites quantités que l’observation ne fournit pas avec assez d’exactitude, servent à en conclure de beaucoup plus grandes, dans lesquelles les erreurs se multiplient proportionnellement ; en sorte qu’on ne peut plus compter sur aucun des résultats du calcul. Ces cas, dont il seroit difficile de faire d’avance l’énumération bien exacte, ont engagé M. Legendre à revoir et refondre sa méthode, qu’il a singulièrement améliorée. Ce qui la distingue, est la manière dont il fait concourir les observations à la correction des premiers élémens d’une comète ; elle consiste à égaler à zéro la somme des carrés de toutes les erreurs : cette idée a de nombreux usages en astronomie, et l’auteur l’applique à l’opération qui a donné la grandeur de la Terre et le mètre. Il résulte évidemment de son analyse, que la Terre n’est pas d’une densité uniforme. Une masse de rocs ou de métaux placée dans l’intérieur de la Terre attirera d’une manière oblique le fil à plomb, et non-seulement déplacera le zénith, mais le fera même sortir du vrai méridien ; et cette action oblique explique d’une manière fort simple les irrégularités avérées du méridien, et celles qu’on a remarquées dans les azimuts, depuis qu’on en a observé plusieurs sur un même arc, avec des soins et des moyens faits pour inspirer la confiance.

Une autre chose importante pour les astronomes dans le mémoire de M. Legendre, c’est l’usage des indéterminées dans le calcul logarithmique. L’auteur en avoit déjà donné plusieurs exemples dans des mémoires plus anciens, et notamment en 1788 : mais cette théorie a reçu des

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