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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/157

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ASTRONOMIE.

cette cause : on ne voyoit, en effet, que Jupiter qui pût produire des effets si marques ; mais personne n’avoit osé en entreprendre le calcul.

De toutes les comètes, celle de 1770 est encore celle qui a le plus approché de la Terre ; elle en a dû éprouver des altérations sensibles, quoique beaucoup moindres que celles dont nous venons de rendre compte. M. Laplace a trouvé que le temps de sa révolution n’en avoit été diminué que de deux jours. Pour peu que la masse de cette comète eût été sensible, elle n’eût pas manqué de réagir sur la Terre et sur Jupiter ; mais le temps de la révolution de la Terre n’a certainement pas changé de 3″ depuis cette apparition. M. Laplace en conclut que la masse de la comète n’est pas de celle de la Terre. La comète a traversé le système des satellites de Jupiter, et depuis ce temps les éclipses de ces satellites ne s’accordent pas moins bien avec les tables.

L’action mutuelle des planètes suffit pour expliquer les inégalités que l’on observe dans leur mouvement : on n’y voit rien qui fasse soupçonner l’action des comètes connues ou inconnues ; et M. Laplace termine ses recherches par cette phrase, bien propre à dissiper ces terreurs si légèrement conçues sur les désordres que pouvoient occasionner ces astres passagers : Nous devons être rassurés sur leur influence ; nous n’avons même aucune raison de craindre qu’elles puissent nuire à l’exactitude des tables astronomiques.

En commençant ce tableau des travaux et des progrès de l’astronomie, nous nous étions proposé de le partager en trois sections, où nous aurions envisagé séparément les observations, les méthodes analytiques, et le calcul