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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/158

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SCIENCES MATHÉMATIQUES.

numérique. La liaison des objets nous a forcés plus d’une fois d’intervertir cet ordre ; et les deux dernières sections sont achevées, quand il nous reste encore à parler des nouvelles découvertes des observateurs : mais l’éclat et l’importance même de ces découvertes demandoient que nous en fissions un article à part, et nous ne pouvions terminer d’une manière plus généralement, intéressante ce tableau des progrès de l’astronomie.

On voit bien que nous voulons parler des quatre planètes dont l’astronomie s’est enrichie de nos jours.

Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne, étoient connus de toute antiquité ; il ne falloit que des yeux pour les apercevoir, et un peu d’attention pour reconnoître leurs mouvemens propres. Ptolémée nous a conservé les premières tentatives qu’on a faites pour mesurer ces mouvemens ; mais rien n’indique ceux qui les ont remarqués les premiers. Long-temps on avoit cru que ces planètes étoient les seules : en y joignant le Soleil et la Lune, on formoit le nombre de sept, nombre mystérieux et révéré ; on a même été jusqu’à vouloir prouver qu’il ne sauroit y en avoir un plus grand nombre. Pour le démontrer, Kepler inscrivoit les uns aux autres les cinq corps réguliers, et par-là il expliquoit les distances ; puis il employa ces distances, qui, sur un monocorde, donneroient les sept tons de la gamme. Les astronomes, sans adopter ces raisonnemens, étoient loin de soupçonner l’existence d’autres planètes, et plus éloignés de passer leur temps à les chercher.

Quand les lunettes eurent fait découvrir les quatre satellites de Jupiter et le plus gros des satellites de Saturne, le nombre des corps circulant autour du Soleil, en remettant