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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/166

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SCIENCES MATHÉMATIQUES.

en aucun rapport avec les distances. Mars est plus petit que la Terre, quoique plus éloigné du Soleil ; Jupiter est beaucoup plus gros que Saturne, qui vient après, et surtout qu’Uranus. On disoit encore que ces planètes ne sont pas contenues dans l’ancien zodiaque : mais les bornes de ce zodiaque avoîent été fixées principalement par rapport à Vénus ; il auroit été beaucoup plus étroit si l’on avoit eu cette planète de moins. On pourroît donc l’étendre à volonté de l’un et de l’autre pôle ; c’est-à-dire, abandonner cette idée du zodiaque, qui n’est d’aucune utilité réelle. Rien n’empêche, en effet, qu’il n’y ait dans le ciel des planètes dont l’orbite coupe l’écliptique à angles droits, comme fait à-peu-près i’équateur de Vénus, comme font les satellites d’Uranus. Il faut se garder d’établir arbitrairement des observations particulières en lois générales que forceroient d’enfreindre des observations postérieures. Au reste, cette discussion, qui n’étoit que de mots, ne pouvoit long-temps occuper les géomètres ni les astronomes ; et la dénomination de planète est maintenant universellement reconnue pour désigner les astres nouvellement découverts, et ceux de même genre qu’on pourra découvrir encore.

Une différence plus essentielle est celle des excentricités et des inclinaisons : peu importe que ces dernières fassent élargir le zodiaque, qui n’est guère qu’un mot en astronomie. Pour les mouvemens réguliers, une grande inclinaison n’introduit aucune difficulté réelle dans le calcul des latitudes ; une grande excentricité forcera seulement les astronomes à donner plus de développemens à la série qui exprime l’équation du centre : la table une