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Page:Delambre - Rapport historique sur les progrès des sciences mathématiques, 1810.djvu/168

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SCIENCES MATHÉMATIQUES.

Halley. Ce grand astronome, le premier qui ait appliqué la théorie de Newton au calcul des comètes, en déterminant l’orbite de celles dont on trouvoit l’histoire assez détaillée dans les livres, s’étoit aperçu que trois comètes avoient exactement la même orbite, et que les passages au périhélie se faisoient à soixante-quinze ou soixante-seize ans l’un de l’autre ; et c’est d’après ces remarques qu’il avoit averti les astronomes de se tenir sur leurs gardes dès 1758 : car il est impossible, d’après la courte durée de chaque apparition, de distinguer si la comète décrit une ellipse, une parabole ou une hyperbole. Dans ces deux dernières courbes, le retour seroit impossible ; mais une comète qui a reparu, nous donne la durée de sa révolution, son grand axe, et les moyens de calculer sa route même dans les temps où il est impossible de la voir. Ces retours sont donc un des points les plus curieux de l’astronomie moderne ; et la première question que fait un astronome quand on lui communique une orbite nouvelle, est pour savoir si elle ressemble à quelqu’une des comètes connues. Quand cet espoir est trompé, la comète a perdu presque tout l’intérêt qu’elle inspiroit ; elle n’a plus d’autre utilité que celle d’engager les géomètres et les astronomes à perfectionner leurs méthodes de calcul.

Ces motifs sont encore bien suffisans pour entretenir l’émulation : aussi le nombre des astronomes et des amateurs qui s’adonnent à ces recherches, est-il plus grand que jamais. Ces découvertes, qui demandent beaucoup de constance, et qu’on n’achète guère qu’au prix de longues veilles, ont commencé la réputation de MM. Messier et

Méchain : ces deux astronomes ont eu de dignes émules.

En